PHYSIQUEMENT :

 

Si Igarel a été beau autrefois, cela n'est plus le cas depuis bien longtemps. Sa peau est d'une pâleur de craie, cireuse, ridée, couverte de saleté. Ses cheveux, noirs de jais, sont sales et emmêlés. Ses yeux, bruns autrefois, ont virés au noir fou. Ses dents sont toutes aussi sombres, ses lèvres également. Ses ongles sont devenus des griffes noires et aiguisées. Il est vêtu de haillons, se tient à peine debout, comme s'il n'avait plus rien d'un homme. Autour de son coup, un collier d'os. Il est grand, mais si maigre qu'il fait peur. 

 

 

PSYCHOLOGIQUEMENT :

 

Ils seraient nombreux, s'ils le voyaient, à dire qu'il est fou. Mais ce terme peut-être n'est pas approprié. Oh, sans le moindre doute, il a perdu la raison depuis bien longtemps. Il ne connaît plus ni fierté ni bonté. Seul compte l'instinct de survie, et encore, c'est une survie presque automatique, puisque son âme est morte il y a des siècles déjà. Lui-même se fait passé pour fou, afin que l'on ne l'ennui pas. Et si l'on insiste, il attaque. La vérité, c'est qu'il veut simplement être seul, rester dans l'ombre, rongé sa haine, sa colère, rongé les regrets de son amour perdu. Il ne supporte plus la compagnie, ni la lumière du soleil, ni tout ce qui se rapporte à son passé. Il ne veut plus que le silence, l'ombre, la solitude. Il se comporte en animal pour ne plus penser. Ne plus ressentir. Et à force de se faire passer pour fou, il l'est presque devenu. Peut-être plus que "presque".

 

 

SON HISTOIRE :

 

Igarel était beau, Igarel était grand, Igarel était puissant. Il est né bien avant l'air de Sauron, il était l'un des Elfes les plus grands, plus grand qu'Elrond, égal de Thranduil, voire de Galadriel.  Il était bon, courageux, il était intelligent et séducteur, et beau aussi. Les femmes l'aimaient, il aimait les femmes, les étoiles, la lune et la vie. Mais plus on va haut, plus la chute est longue, et la sienne dura plusieurs siècles. Il commença par la jalousie : jalousie de voir ses compagnons recevoir un Anneau de Pouvoir, et de lui n'en n'avoir reçu aucun. La jalousie le rendit égoïste, et il refusa de se joindre à la guerre contre Sauron. Puis il aimât, mais elle voulut se battre, pas lui. Elle choisit le courage à l'amour. Il attendit, et, voulant la rendre jalouse, la faire revenir, il céda à la luxure. Puis elle mourut, et il céda au désespoir. Puis il apprit que l'Anneau n'avait pas était détruit, et il passa à la haine. Et tout cela, il le rongea et par tout cela, il se laissa rongé. Un Elfe ne doit connaître ni Jalousie, ni Luxure, ni Égoïsme, ni Désespoir, ni Haine. Il céda alors au dernier vice qu'il lui manquait : la lâcheté. Et décidant ne plus souffrir, il partit, partir loin des siens, et s'enfuit parmi les roches, les cavernes et l'obscurité. Il chercha à fuir sa souffrance, mais en ce faisant, il se damna. Les siècles passés dans l'obscurité et la solitude firent de lui un être qui n'est plus Elfe, plus même Humain, plus rien, en vérité, qu'un monstre, un fantôme, un mort-vivant, un être animal dans un corps d'homme. Il attaque, il craint. Il mange tout les êtres qui s'approchent trop de sa caverne. Nul ne sait qu'il existe encore, et partout dans le monde, on croit disparu le Grand Igarel.