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Le RP', ça se passe comment ?

Nous entrons ici dans le vif du sujet, le RP' ! On peut jouer principalement par la messagerie ou par mail. Personnellement, je préfère jouer par mail car on évite ainsi la censure et les limites de caractère, et les messages précédents restent lisibles ce qui permet de ne pas se perdre.

Le commencement

Le premier message donne généralement beaucoup de mal aux débutants. D'ailleurs, de plus en plus de joueurs disent ne jamais vouloir commencer, ce qui est un peu bête : C'est à mon avis le commencement qui fait le plus évoluer notre écriture.

Lors d'un début de RP', vous devez décrire le lieu où se trouve votre personnage, le personnage en lui-même, ce qu'il pense, ce qu'il fait là, etc. 

Astuces

 

+ Faîtes toujours un texte d'une longueur respectable, au minimum 10 lignes. 

A éviter

 

- Evitez le fameux "Bonjour *sourit!*" ou tout autres débuts de ce genre.

- Ne faîtes pas apparaître le personnage de l'autre joueur vous-même ! Laissez-lui la possibilité de choisir la façon dont son personnage arrivera. 

 

Un Petit Exemple...

 

D'énormes nuages s'amoncelaient dans le ciel, de plus en plus bas, de plus en plus sombres, si bien que l'on ne pouvait plus distinguer la moindre étoile, ni même la pleine lune qui était pourtant particulièrement lumineuse en cette glaciale nuit d'hiver. 

Au milieu d'un quartier miséreux et qu'on aurait presque pu croire abandonné, un immense bloc d'appartements se découpait dans l'obscurité brumeuse. Çà et là, derrière les fenêtres desquelles on n'avait pas encore fermé les volets, on distinguait de la lumière ainsi que quelques ombres vacillantes. 

Du haut de son balcon, son regard morne perdu dans le vague, Nikita songea que la neige n'allait pas tarder à tomber, c'était indubitable, vu la couleur anthracite qu'était en train de prendre le ciel. A cette pensée, un sourire insipide vint se peindre sur son visage hâve et blême. Comme pour illustrer sa réflexion, un flocon lui passa juste devant les yeux. Puis un second, escorté d'un deuxième, et ce furent bientôt des milliers de minuscules flocons d'un blanc éclatant qui allèrent se poser un peu partout, sur les toits des immeubles et dans les rues bétonnées, recouvrant finalement la ville d'un immense voile immaculé et pelucheux. 

Sans prendre la peine de mettre autre chose que son espèce de sweat noir informe, et sans même fermer la porte de son appartement à clé, le jeune homme sortit dehors, décidant de profiter du délicieux moment de solitude que lui offraient la neige et la nuit. 

C'était peut-être un de ses derniers réconforts. La solitude, la seule chose capable de l'apaiser, et la douleur, la seule chose capable de lui rappeler qu'il était encore vivant. Dix-neuf ans qu'il était dans cet état. Lassé, fatigué, assommé, dégoûté par tout, par les gens, par lui-même, par la vie en général. Rien ne pouvait plus le tirer de là, maintenant, c'était trop tard, un cas désespéré, comme on dit. Rien sauf la mort, évidemment, qui le libérerait de toutes ses souffrances, qui l'affranchirait de son passé et du traumatisme qui allait de pair avec. Curieusement, il n'avait jamais songé au suicide. Il attendait que les choses arrivent d'elles-mêmes, se laissait faire, se laissait porter par le courant de ses propres émotions. Constamment mélancolique, cependant triste à en pleurer à certains moments, ou haineux à s'en faire du mal à d'autres. Mais jamais la mort concrètement. 

Ressassant ses idées noir, il marchait lentement dans les rues goudronnées, ne se souciant pas le moins du monde de la neige qui lui tombait sur les épaules. Les rues étaient désertes, probablement que personne d'autre n'avait l'idée farfelue de sortir à une heure aussi tardive et surtout par un temps aussi exécrable. A croire qu'il fallait être un peu fou, pour ça. 

De toute manière, cela arrangeait parfaitement Nikita, étant donné que les gens le révulsaient plus qu'autre chose. 

Une migraine commençait à poindre dans son crâne. Il ne devrait pas tarder à rentrer, si il ne voulait pas encore être victime d'un de ces foutus malaises qu'il avait la désagréable habitude de faire, ces derniers temps. 

 

- Rpg-Tetanos sur ohmydollz

 

La suite du RP'

La suite du RP' reste dans la même optique.

Ce n'est pas parce que le début de RP' est passé qu'il faut renvoyer 3 mots. D'ailleurs, la réponse au premier message est généralement un commencement en soit, et donc du même genre que le premier.

Les personnages ne sont pas forcés de se rencontrer immédiatement. Ils peuvent s'apercevoir, se regarder, sans réellement se parler. Cela rajoute, en quelque sorte, du suspens.

En ce qui me concerne, je demande toujours un minimum de 10 lignes. Certains demandent moins, d'autres plus. Mais pourquoi, me diriez-vous, décrire toutes les pensées de votre personnage à chaque phrase de dialogue ? Dans une histoire, dans les livres, ce n'est pas le cas ! Et bien tout simplement parce que le RPG est une rédaction à deux. L'autre joueur ne sait pas ce qu'il y a dans la tête de votre personnage, c'est à vous de le lui dire. 

Astuces

 

+ A chaque message, demandez-vous "Que fait-il ?" "Pourquoi ?" "Comment ?".

+ Décrivez le plus possible les "tics" de votre personnage. Est-ce qu'il se passe la main dans les cheveux, est-ce qu'il se ronge les ongles, est-ce qui joue avec la chaine autour de son coup, etc.

+ Faîtes des allusions au physique de votre personnages de temps en temps. (Exemple : Il balança la tête en arrière, remuant ses longs cheveux noirs.)

+ Décrivez le plus possible les pensées de votre personnage. 

A éviter

 

- Ecrivez normalement, avec un sujet, un verbe, un complément. N'écrivez pas *sourit* mais *elle sourit doucement*.

- Il vaut mieux écrire à la 3e personne. Vous pouvez également écrire à la première, mais n'utilisez pas la seconde.

- Ne mettez pas de smileys dans les RP's ! Le but est justement de décrire les émotions de votre personnage avec des mots !

- Ne décidez jamais de la réaction du personnage de l'autre.

 

Un Petit Exemple...

(...)

 

Cette nuit-là, il faisait froid. Et chaud. En fait, il faisait froid pour les bras, les jambes, le torse, et chaud, trop chaud, pour la tête. Du moins c’est l’impression qu’avait Andrew. Une impression qu’il avait assez souvent, en fait. Il aurait volontiers aimé rester dans son lit, dans sa chambre, à engloutir un à un tous ses cachets d’antidouleurs jusqu’à en être totalement drogué. Il aurait bien aimé. Pourtant, quand son frère et sa sœur étaient venus le chercher pour « se changer les idées » il n’avait pas protesté. Il n’avait pas accepté non plus. Il n’avait rien dit. Et il avait suivi Théo comme un petit chien – parfois, il se haïssait, lui et les sentiments qu’il avait pour elle.

Tout ça pour quoi, au final ? Aller en boîte de nuit. Et puis pas une boîte de nuit normale, une boîte de nuit avec du Metal à fond et pleins de danseurs déguisés en gothiques satanistes. Soit, les triplés passaient inaperçus avec leurs vêtements noirs de jais, surtout Théo et son maquillage débordant accompagné de son t-shirt carrément grunge, mais là, c’était un peu exagéré. Andrew ne prit même pas la peine d’entrer à l’intérieur. Il abandonna les deux autres et sortit dans la rue. Il marcha, marcha encore et encore, frôlant de se prendre les pieds dans le vide au moins dix fois. Plus il marchait, plus sa tête lui tournait, alors il finit par s’adosser au muret qui bordait un jardin. Il regardait le sol sans le voir. Il faisait peur à mourir, avec ses cheveux noirs de nuit, sa peau d’albâtre, ses énormes cernes, et la sueur qui dégoulinait de son front. Ses mains faméliques tremblaient tant la douleur faisait brûler sa tête. Il attrapa un flacon en plastique dans la poche de son pantalon noir, et en sortit deux cachets blanc qui avala d’un coup. Il sentit la peur l’envahir. Il ne lui en restait plus beaucoup, des cachets. A peine assez pour la soirée. Sa main trembla de plus belle.

Un groupe de passants passa devant lui. Tous le regardèrent avec horreur, avec cette horreur qu’on lit dans les yeux de ce qui vont bien quand ils regardent un mourant agoniser. Ils semblaient se demander s’il fallait intervenir ou ne rien faire.  Andrew ne leur adressa qu’un seul regard, un regard assassin, un regard de tueur. Il ne dit pas un mot. Mais il pensa très fort. Dégagez ! Il regardait plus particulièrement les deux filles du groupe. Des petites connes dont il n’avait rien à faire. Des vermines qui ne devraient pas exister.

Une femme vint vers eux. Elle parla d’un chien. Andrew n’écoutait pas vraiment. Elle tendit la main aux membres du petit groupe, qui s’empressèrent d’affirmer qu’ils n’avaient rien vu. Ils ne furent pas vraiment sympas. Ils avaient juste horriblement envie de s’éloigner du type bizarre adossé au muret. Ils partirent presque en courant, serrés les uns contre les autres, à tel point qu’en les voyant détaler, Andrew pensa qu’ils ressemblaient à une meute de chiens sauvages s’enfuyant la queue entre les jambes. « Tu penses trop » lui avait dit Albin une fois. Il n’avait peut-être pas tort. Il avait encore plus mal à la tête maintenant. 

- Cyrinai-rpg sur Ohmydollz

 

 

 

Quelle impolitesse ! Pas un bonsoir ; les jeunes avaient préféré se tailler en vitesse, sûrement pour retrouver leur maison. Victoria fronça les sourcils en les voyant. Habituellement, elle aurait pu concevoir une telle impatience de rentrer chez soi... Or, l'inquiétude la rendait particulièrement irritable -et irritée-, et durant un moment elle marmonna dans sa barbe en se demandant dans quelle époque elle vivait.
Brusquement, sa haine s'envola quand ses yeux se posèrent sur une sorte de fantôme. Sa pâleur l'avait interpellée. Comme un objet fluorescent qui scintillerait dans une obscurité des plus effrayantes... Par exemple, une chambre d'enfant, le royaume des monstres imaginaires et des horribles cauchemars, où l'on aurait allumé une petite veilleuse. Ou d'une manière plus poétique ; comme dame Lune régnant comme une reine au milieu de la nuit noire, dans son ciel sombre et dépourvu de couleur, de vie... Cet homme était une lumière. Hélas, son ampoule semblait usée. De toute évidence, il était malade.
Curieuse, Victoria s'approcha. La sueur qui recouvrait son visage faisait luire sa peau, il scintillait comme une luciole. Tapie dans l'ombre, elle l'observait sans piper mot. Quelle drôle de personnage. Il semblait tout droit sorti d'un film d'horreur, avec ses vêtements noirs et ses cernes marquées. Elle aurait du fuir. Au lieu de ça, elle fouilla dans la poche de sa veste pour en sortir un mouchoir usager puis s'approcha de la « lanterne ».
« Monsieur ? Ça va ? » s'enquit-elle d'une voix enfantine où résonnait l'intérêt et l'inquiétude. Elle aurait du fuir...
Mais non, Victoria tamponna tout doucement le visage entier de l'inconnu avec son morceau de tissu, commençant par ses joues, son menton, puis son nez. Quand sa main heurta avec délicatesse son front, elle sentit la température bien trop élevée du garçon et ses doutes se confirmèrent. Ce pauvre bonhomme était malade. Et il n'échapperait pas aux multiples soins de la rouquine, dont les gestes étaient trop rapides et trop précipités pour qu'il les interrompe. Une pile électrique ; une boule d'énergie. Le plus agaçant, c'était ce sourire béat qu'elle affichait constamment, comme si elle avait toujours été heureuse et que rien ne pouvait entraver son bonheur.
« Je m'appelle Victoria et vous ? Je cherche mon chien, il s'appelle Eros... Il s'est sauvé avec ma chatonne toute à l'heure. Je suis avec mon frère et... » Mince, Natanaël. Où s'était-il fourré ? Victoria se rendit compte qu'elle était totalement esseulée, avec aucun moyen de contacter ses proches. « Vous ne les auriez pas vus, par hasard ? Depuis toute à l'heure je traîne dehors sans rien trouver, c'est vraiment frustrant, en plus vous savez ma p'tite chatte, c'est un cadeau de mon ex petit ami, et puis mon chien j'l'adore vraiment... » Tout en babillant d'un ton enjoué, la rousse continuait de tapoter la peau humide du garçon, d'un geste vif.
De son côté, le séraphin venait tout juste de retrouver les deux compères qui se chamaillaient au coin d'une rue. Il les attacha chacun à une laisse puis partit à la recherche de sa sœur, une mission qui s'annonçait particulièrement longue et compliquée... Elle pouvait être partout et nulle part. Avec tout le monde et personne
.

 

- Death-red sur Ohmydollz

 

 

 

Pour tout dire, Andrew ne sut pas vraiment comment réagir.

Premièrement, elle était rousse. A l’inverse de son frère qui les adorait, il détestait les rousses, tout particulièrement. Parce qu’elles avaient, généralement, un fort tempérament et un caractère bien trempé qu’il ne pouvait pas supporter ; elles avaient du cran et n’avaient, en général, pas peur de lui. Ce qui l’insupportait.

Deuxièmement, elle se jeta sur lui pour l’éponger, ce qui le perturba grandement. Sa froideur habituelle laissa place, l’espace de quelques instants, à un ahurissement total. Ce réflexe qu’elle avait eu de lui passer un mouchoir sur le visage lui rappelait grandement cette habitude que sa sœur avait de lui poser un gant d’eau froide sur le visage. Et à dire vrai, et bien qu’il ne l’aurait jamais avoué, ce geste l’adoucissait beaucoup.

Seulement voilà. Elle parlait. Théo, elle, ne parlait pas. Andrew détestait qu’on lui parle. Parce que quand on a tellement mal à la tête que le simple fait d’entendre un cricket donne l’impression de recevoir un marteau sur les tempes, on n’aime pas que les gens parlent ; surtout les femmes, qui ont, il faut le dire, généralement une voix plus aigüe. Et puis elle parlait beaucoup. Beaucoup trop et beaucoup trop vite.

Il jugea vite qu’il n’allait pas garder son calme longtemps. Et puis… Elle souriait. Merde à la fin ! Elle souriait ! Il agonisait, et elle, elle souriait. Et elle lui racontait sa vie ! Ses doigts se crispèrent sur la barrière de métal sur laquelle il s’était adossé, blanchissant encore les jointures de ses doigts faméliques.

Il tenta de garder son calme. Un peu. Tout de même ! Il n’allait pas encore s’en prendre à une fille.

Elle continua de parler, et lui serra les mâchoires. Il serra tant que la douleur de son crâne se dédoubla, et la douleur lui fit perde l’équilibre ; il se retint de justesse de ne pas tomber, tandis que sa vue se brouillait.

Jugeant qu’il ne supporterait pas une seconde de plus de l’entendre parler, il attrapa violemment son poignets qui, malgré les mains fines qu’il avait, paraissait dérisoirement petit dans sa poigne froide. Il posa sur elle ses yeux bleus. Bleus myosotis, bleus électriques. Un éclair sembla traverser son regard, comme un couteau à l’attention de son interlocutrice.

- Dégage, lâcha-t-il froidement.

Et, pour appuyer ses propos, il mena jusqu’à ses doigts une petite décharge – rien de trop douloureux, juste de quoi être convaincant. 

- Cyrinai-rpg sur ohmydollz

 

Non, cette musique n'a rien à voir. Mais elle est cool ! 

(NB : pensez à baisser le son !)

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